Photographiez et partagez ce que vous mangez
Qui n'a jamais été au restaurant avec une envie très précise ? Qui ne s'est jamais dit "ce soir j'ai terriblement envie d'un gratin dauphinois" - si tant est que l'on aime ce gratin je vous l'accorde -?
Tout le monde s'est déjà une fois chargé de ces pensées succulentes avant même de s'asseoir à table. Et pas qu'au restaurant d'ailleurs. Le réflexe est identique si on vous invite à domicile pour déguster un met particulier. Nous arriverons tous trop souvent à table avec notre a priori.
Et c'est précisément à ce moment que le mal sera peut-être déjà fait. Parce que nous espérerons tous manger ce que notre a priori nous aura mis en tête. Cet a priori qui a d'ores et déjà fait fonctionner nos glandes salivaires, les excitant à l'aide de ces belles images qui défilent dans nos esprits. Les senteurs nous reviennent, l'ambiance aussi, les sons, les couleurs, les couverts et c'est déjà un autre gratin que nous savourons spirituellement. Et le jugement que nous porterons sur cet autre gratin n'en sera que plus influencé.
Beaucoup de paroles pour de la nourriture? Je ne crois pas. La philosophie est un "mouvement" spirituel, une "méthode" ici quasi phénoménologique. Et oui la cuisine mérite qu'on la prenne au sérieux. Il me semble important d'avoir avant chaque dégustation ce mouvement intentionnel de retour sur soi-même, prendre conscience de cet instant et réaliser. Ce plat qui va nous être servi n'est pas notre gratin, pas plus que celui de notre mère. Ce plat est celui de ce chef qui vous accueille.
Et l'essentiel est là. Découvrir la cuisine que ce chef vous propose. Quelle intention a-t-il? Quel gratin sa mère préparait-elle dans son enfance? Qu'est-ce que ce chef veut vous faire partager, sentir? C'est encore de la philosophie, mais sachons nous tourner vers ce chef, cet Autre, et c'est un nouveau monde de saveur qui s'ouvre à nous.
Et pas de jugement synthétique! Pas d'a priori! Certes la critique reste possible, et ce n'est d'ailleurs pas ici mon but que de faire l'éloge d'un « subjectivisme radical culinaire »!
La critique reste possible en se servant probablement des critères propres à la cuisine voire carrément à la cuisine de ce chef. Son essence pourrait-on dire.
Souvent se pose la question d'un "bon" ou d'un "mauvais" chef. Il semblerait qu'avec un tel mouvement de réflexion quelques ébauches de réponses apparaissent. Celui qui ne saurait vous expliquer son intention, son voyage, celui qui ne saurait s'ouvrir aux expériences antérieures de ses clients, celui-là serait probablement le moins bon. Moins bon en tout cas semblerait-il qu'un chef qui vous guiderait pas à pas dans son univers.
Un de mes petits frères est cuisinier et aspire sûrement à être un chef reconnu par ses pairs. Et il est, pour moi, et au-delà de l'amour immense que je lui porte, un grand chef. Simplement parce que lorsque je goûte ses préparations il est à côté de moi, il m'explique sa création et m'ouvre les portes de son savoir faire.
Je n'ai pas tellement de conseils à donner aux gens avant d'aller au restaurant ou d'aller dîner chez des amis. Ou peut-être juste un. Essayons d'avoir, avant de déguster, ce mouvement de retour sur nous mêmes, apprenons à nous ouvrir à la cuisine de l'Autre, débarrassé de tout a priori. Et peut-être qu'à ce moment s'offrira à nous une nouvelle façon d'apprécier ces moments de partage.
Pour terminer, je vous l'accorde, peut-être que l'intérêt que je porte à la cuisine de mon frère est empreinte d'un certain... a priori!
Mike S.
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